Philoland est un pays auquel on accède en philosophant ou en pensant, théoriquement accessible à tous. Sa géographie ressemble à celle de nos pensées. Il s’agit donc d’un pays aux mille visages, qui se modifie pour satisfaire les réflexions et les rêves de chacun.

DESIR / LIBERTE/ BONHEUR TL TES TS


"il y a deux drames dans la vie, celui de ne pas obtenir ce que l'on désire, et celui de l'obtenir".
 Oscar Wilde 


Le désir est toujours désir de quelque chose. Ce « quelque chose » nous manque, que nous en ayons un besoin vital ou non. Ainsi, le désir pourrait se définir par la tension vers le « désirable », que celui-ci soit un objet, une personne ou encore un état de choses. De là, la possession du désirable conduirait à la satisfaction, à la plénitude, à l’apaisement. Le mouvement du désir trouverait ici sa fin. Mais nous savons d’expérience qu’il n’en est pas ainsi. D’une part, l’objet désiré une fois qu’il est possédé perd le plus souvent son caractère de désirabilité. D’autre part, une satisfaction complète du désir semble impossible puisque le désir ne cesse de se tourner vers de nouveaux objets dont il est privé. Sans manque, le désir s’éteindrait. On pourrait dire que cette « fuite en avant » du désir résulte de la distance qui sépare l’homme du seul état en lequel il pourrait se repaître, à savoir le bonheur. 

DISCOURS D'ARITOPHANE

Qu'était la nature humaine, et que lui est-il arrivé ? Notre nature était autrefois différente : il y avait trois catégories d'êtres humains, le mâle, la femelle, et l'androgyne. Ensuite, la forme humaine était celle d'une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages, une tête unique et quatre oreilles, deux sexes, etc. Ils se déplaçaient en avant ou en arrière, et, pour courir, ils faisaient des révolutions sur leurs huit membres. Le mâle était un enfant du soleil, la femelle de la terre, et l'androgyne de la lune. Leur force et leur orgueil étaient immenses et ils s'en prirent aux dieux. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer : il les coupa en deux. Apollon retourna leur visage et cousit le ventre et le nombril du côté de la coupure?
Mais chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s'unir à elle : ils s'enlaçaient en désirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus décida donc de transporter les organes sexuels sur le devant. Ainsi, alors qu'il surgissaient auparavant de la terre, un engendrement mutuel fut possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. L'espèce était sauvée, et entre hommes, il y avait satiété, calmant le désir et permettant l'action et de s'occuper d'autres choses dans la vie.
L'implantation de l'amour dans l'être humain est donc ancienne. C'est l'amour de deux être qui tentent de n'en faire qu'un pour guérir la nature humaine : nous sommes la moitié d'un être humain, et nous cherchons sans cesse notre moitié, de l'autre sexe ou du même sexe que nous.
Quand nous rencontrons notre moitié, nous sommes frappés d'un sentiment d'affection et d'amour : nous refusons alors d'en être séparés. Qu'attendent-ils donc, ceux qui passent leur vie ensemble ? Ce n'est certes pas la jouissance sexuelle. C'est quelque chose que souhaite l'âme, qu'elle ne saurait exprimer ; et pourtant elle le devine : ce qu'elle souhaite, c'est se fondre le plus possible dans l'autre pour former un même être. C'est cela que nous souhaitons tous, nous transformer en un être unique. Personne ne le refuserait, car personne ne souhaite autre chose.
Le nom d'amour est donc donné à ce souhait de retrouver notre totalité, et Eros est notre guide pour découvrir les bien-aimés qui nous conviennent véritablement. Le bonheur de l'espèce humaine, c'est de retourner à son ancienne nature grâce à l'amour, c'est là notre état le meilleur. Eros nous sert en nous menant vers ce qui nous est apparenté, il soulève en nous l'espoir de rétablir notre nature et de nous donner la félicité et le bonheur.
+ PLATON : "c'est le corps seul et ses appétits qui sont en cause" "le corps trouble le désir de contemplation de l'âme"

"Il semble que la mort est un raccourci qui nous mène au but, puisque, tant que nous aurons le corps associé à la raison dans notre recherche et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous n'atteindrons jamais ce que nous désirons et nous disons que l'objet de nos désirs, c'est la vérité. Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où nous sommes de le nourrir; qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravé dans notre chasse au réel. Il remplit d'amours, de désirs, de craintes, de chimères de toute sorte, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser. Guerres, dissensions, batailles, c'est le corps seul et ses appétits qui sont en cause ; car on ne fait la guerre que pour amasser des richesses et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, dont le service nous tient en esclave. La conséquence de tout cela, c'est que nous n'avons pas de loisir à consacrer à la philosophie. Mais le pire de tout, c'est que, même s'il nous laisse quelque loisir et que nous nous mettions à examiner quelque chose, il intervient sans cesse dans nos recherches, y jette le trouble et la confusion et nous paralyse au point qu'il nous rend incapable de discerner la vérité. Il nous est donc effectivement démontré que, si nous voulons jamais avoir une pure connaissance de quelque chose, il nous faut nous séparer de lui et regarder avec l'âme seule les choses en elles-mêmes. Nous n'aurons, semble-t-il, ce que nous désirons et prétendons aimer, la sagesse, qu'après notre mort, ainsi que notre raisonnement le prouve, mais pendant notre vie, non pas. Si en effet il est impossible, pendant que nous sommes avec le corps, de rien connaître purement, de deux choses l'une : ou bien cette connaissance nous est absolument interdite, ou nous l'obtiendrons après la mort; car alors l'âme sera seule elle-même, sans le corps, mais auparavant, non pas."
PLATON
Phédon, 66be
Commentaire : Selon Platon, la seule chose éminemment désirable est la vérité. Mais ce désir qui est à la source de la connaissance ne partage absolument rien avec ces mauvais désirs qui naissent de l’union de l’âme avec le corps. Or, tout ce qui assaille le corps, les maladies, les désirs, les craintes, etc. nous « remplissent » dit Platon, à tel point qu’aucune pensée ne devient plus possible. Ce qu’exige de nous notre corps (qui nous tient par là en esclavage), c’est la possession de biens. Or ceux-ci étant l’objet de nombreuses convoitises entraînent des guerres et des batailles sans fin. Mais même si nous parvenons à un certain état de tranquillité, même si plus rien d’extérieur à nous semble pouvoir entraver notre recherche du vrai, il semble que les désirs du corps ne puissent se taire. C’est ainsi que Platon en vient à conclure, et tel est le thème du célèbre mythe de la caverne, que le seul moyen pour l’homme de parvenir à la vérité, à la contemplation des Idées qui n’ont rien de sensible est de se séparer du corps pour « regarder avec l’âme en elle-même les choses en elles-mêmes ».

+ ANALYSE MYTHE ATTELAGE AILE

Analogie âme humaine et attelage ailé. Problème :  l’attelage est apparié ; les deux chevaux sont de nature différente. L’un, blanc et noble, aspire au ciel. Obéissant, il représente le cœur. L’autre, noir et massif, est attiré par la terre. Il représente la partie désirante de l’âme. À peine arrivées à la hauteur du monde éternel, même si certaines âmes peuvent apercevoir quelques idées, elles chutent toutes inévitablement dans le monde sensible puisque leurs ailes manquent de force pour pouvoir les soutenir. L’âme est brouillée par le corps ; le corps est un brouillard qui empêche l’âme de percevoir avec netteté le ciel des Idées. Le travail de l’âme consiste dès lors à écarter les barreaux de la chair que le corps ne cesse d’interposer entre elle et les Idées.






+ Mythologie de la naissance de Eros (Désir)
Pour Socrate, Éros est amour de quelque chose : c'est l'amour de la beauté. Comme tous les démons, c'est un intermédiaire entre les hommes et les Dieux, entre la condition de mortel et celle d’immortel. Il apporte « au ciel les prières et les sacrifices des hommes » et rapporte « aux hommes les ordres des dieux et la rémunération des sacrifices qu’ils leur ont offerts ».
Il est issu de l'union de Poros (l'Abondance), fils de Métis (la Prudence), et de Pénia (la Pauvreté), au moment du festin de la naissance d'Aphrodite, c’est-à-dire que sa conception coïncide avec la naissance de la déesse. Comme fils de Pénia, il est « toujours pauvre, et, loin d’être beau et délicat, comme on le pense généralement, il est maigre, malpropre, sans chaussures, sans domicile, sans autre lit que la terre, sans couverture, couchant à la belle étoile auprès des portes et dans les rues ». Comme fils de Poros, il « est toujours à la piste de ce qui est beau et bon ; il est mâle, hardi, persévérant, chasseur habile, toujours machinant quelque artifice, désireux de savoir et apprenant avec facilité, philosophant sans cesse, enchanteur, magicien, sophiste »… Éros est un amant de la sagesse.


+CLASSIFICATION DES DESIRS
Ce qui intéresse en premier lieu la philosophie antique dans sa période hellénistique, c’est de donner lieu à une morale du désir. Épicure entend catégoriser les différentes sortes de désirs. Il faut d’abord distinguer les désirs naturels et les désirs vains. Ensuite on peut différencier dans les premiers ceux qui sont nécessaires au bonheur, ceux qui le sont pour le bien-être du corps, ceux encore qui sont strictement vitaux. Seule une connaissance des catégories du désir peut, écrit Épicure, permettre de sélectionner les désirs, de les approuver ou les refuser, en ayant une juste conception de leurs effets. Le critère de choix est le plaisir, qui est le bien premier. On se méprend souvent sur la conception épicurienne ; il ne s’agit en aucun cas d’une recherche effrénée du plaisir quelles qu’en soient les conditions et conséquences. Au contraire, Épicure nous apprend qu’il faut parfois renoncer à des plaisirs si nous savons qu’ils seront suivis par des douleurs plus grandes et, inversement, qu’il faut parfois accepter la douleur si elle se trouve sur le chemin qui mène à un plaisir qui la surpasse.
+
DESIR / BESOIN


Les philosophes, depuis les origines de la philosophie, se sont demandé quelle place faire aux désirs. Les réponses sont très variées. Dans le Phédon, Platon expose l'idée d'une vie ascétique où l'homme doit lutter contre les turbulences de son corps ; les Cyrénaïques, au contraire, font de la satisfaction de tous les désirs le bien suprême. Toutes ces réflexions ont conduit à de nombreuses distinctions, comme on le voit par exemple chez Épicure.
  • Arithmétique des Plaisirs 
  •  

Cette classification n'est pas séparable d'un art de vivre, où les désirs sont l'objet d'un calcul en vue d'atteindre le bonheur. 
Mais, pour le calcul des plaisirs, tout plaisir n'est pas digne d'être choisi : le plus grand des plaisirs est la suppression de toute douleur. En conséquence, on doit éviter certains plaisirs, et même accepter certaines douleurs.
En fin de compte, le principe le plus important de la doctrine d'Épicure est de vivre selon la prudence quand on cherche le plaisir. La libération des troubles (ataraxie) est la marque suprême du bonheur : elle renvoie au quadruple remède :
(Tetrapharmakon) :

- Dieu n'est pas à craindre
- la mort n'est pas objet de suspicion
- le bien est d'acquisition aisée
- le danger faciles à supporter courageusement



Il y aura de nouveau une classification des désirs : 
La pyramide des besoins schématise une théorie élaborée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow sur la motivation 

Qui est enseignée dans toutes les écoles de management, de commerce.... dont voici la caricature :
 
 

La pyramide de Maslow est l'un des modèles de la motivation les plus enseignés, notamment en formation au management. Ce modèle possède l'avantage d'être immédiatement compréhensible et frappant, mais il possède de nombreuses limites qui ont conduit à sa réfutation pratiquement totale. Abraham Maslow n'a étudié qu'une population occidentale et instruite pour aboutir à ce résultat. Dans d'autres modèles de sociétés, ce modèle peut ne pas être valide. Il s'agit de se questionner sur la légitimité du modèle en prenant en compte le contexte social de la population ou de l'individu.




 + DESCARTES : INSPIRATION STOICIENNE : "CHANGER SES DESIRS PLUTOT QUE L'ORDRE DU MONDE"
LE STOÏCISME:
Les stoïciens donnent lieu à une formulation sensiblement différente. Épictète affirme ainsi qu’il faut distinguer les choses qui dépendent de nous de celles qui ne dépendent pas de nous. Il faut détourner son désir des secondes et accepter les vicissitudes ce sur quoi nous ne pouvons rien, quand bien même ce serait la maladie ou la mort qui nous affligerait. La pensée de Descartes est proche de la morale stoïcienne. Il affirme que c’est pour lui une règle de conduite de préférer réformer ses désirs plutôt que l’ordre du monde car les seules choses qui soient véritablement en notre pouvoir sont nos pensées. Or, c’est une propriété de la volonté de ne désirer que les choses qui semblent possibles. En effet, écrit Descartes, nous ne désirons pas posséder le royaume de Chine, cette possession ne nous manque pas. Ainsi, si nous apprenons à ne désirer que ce que nous avons la certitude d’acquérir, alors plus rien ne pourra nous manquer. Nous aurons un sentiment de plénitude plus développé que celui qui, possédant toutes les richesses, ne sait pas mettre fin à sa conquête. Descartes a bien soin de préciser que c’est là un exercice extrêmement difficile.






+analyse film little Miss sushine  : Epicurisme + Stoïcisme à travers les personnages : Olive et Dwayne 


 + BOUDDHISME (à l'occasion du cours sur le nirvana de Jill Bolte Taylor
Le Bouddha était prince, il vivait dans l'aisance matérielle et dans le luxe, mais il comprit que cela n'apportait pas un bonheur permanent, que cela ne résolvait pas le problème de la naissance, de la souffrance, de la mort et il décida de renoncer à tout cela. Il laissa sa famille, ses possessions, ses richesses et partit seul. Grâce au renoncement, il accéda à des degrés très élevés de la spiritualité jusqu'à l'éveil.

Faire, avoir, devenir sont des distractions qui nous tiennent éloignés de l'essence de la vie et nous conduisent à nous attacher. Pendant les retraites de méditation, nous laissons pour un moment notre famille, nos amis, notre maison, notre confort, nos habitudes et nous devons suivre l'emploi du temps.

Ce renoncement permet de progresser. Le Bouddha, en renonçant, découvrit les quatre nobles vérités. C'est-à-dire la souffrance inhérente à la vie, la cause de cette souffrance qui est le désir, l'avidité, l'attachement. Il découvrit la possibilité de se libérer de la souffrance, qui est la cessation du désir, de l'avidité, de l'attachement. Il découvrit la voie qui mène à la cessation de la souffrance, le noble octuple sentier.

Le désir nous enchaîne créant l'attachement et la souffrance. Alors que le renoncement apporte la liberté et la sérénité. La racine du désir est profondément ancrée en nous. Nous désirons sans cesse. Nous désirons ce que nous n'avons pas, nous désirons que les choses soient différentes, qu'elles se déroulent selon nos souhaits. Cela génère une grande agitation mentale. Ou bien nous ne voulons pas, nous résistons, nous rejetons, nous évitons, nous nous plaignons. Ces deux très grandes forces du désir sont en nous. L'énergie de vouloir et l'énergie de ne pas vouloir.


Nous passons notre vie entière à essayer d'obtenir ce que nous désirons et à essayer d'éviter ce que nous ne souhaitons pas. C'est très fatigant. Même quand nous méditons, nous continuons à désirer. Nous souhaitons avoir des sensations agréables et nous rejetons celles qui sont désagréables. Si nous avons eu des expériences agréables, notre esprit cherche à retrouver ces expériences agréables. Si nous n'avons pas d'expérience plaisante nous souhaitons en avoir. Même pour la spiritualité nous sommes remplis de désirs.


+HOSPITALISME  : l'homme a besoin d'être désiré

L’hospitalisme est un état dépressif qui se manifeste chez certains enfants séparés précocement de leur mère. Ce trouble affectif a été théorisé par le psychanalyste René Spitz.
Spitz compare le développement psychoaffectif de deux populations d’enfants :
(A) des enfants nés de mères en prison, mais s’occupant de l’enfant pendant la journée, avec l’aide d’une soignante expérimentée ;
(B) des enfants nés et placés en orphelinat, recevant des soins, mais privés de toute chaleur humaine.
Il décrit alors trois phases de l’hospitalisme, apparu chez les sujets du groupe (B) et, temporairement, chez les sujets du groupe (A) lorsque les enfants étaient séparés de leur mère :
  • phase de pleurs (car l’enfant sait qu’avant, les pleurs faisaient revenir sa mère) ;
  • phase de glapissement, de perte de poids et d’arrêt du développement ;
  • phase du retrait et du refus de contact, aboutissant alors à la dépression.




+ ANALYSE HISTOIRE "LES ENFANTS SAUVAGES " 
Comparatif : Victor l'enfant sauvage qui n'a pas progressé, peut être par un manque de projection du  désir de l'enfant sur Itard qui était froid comme un scientifique peut l'être
et Cau Cau enfant sauvage chilien qui grâce à la relation à sa mère de substitution a pu apprendre à parler.

PARALLELE :  avec expérience  de Masaru Emoto sur les pots de Riz …(que l'on retrouve dans le film "les petits mouchoirs, de Guillaume Canet)
experience-riz le protocole est simple il suffit de faire cuire du riz et de mettre la même quantité dans deux pots identiques.
Sur un pot vous marquez “Je t’aime”, et sur l’autre “je te déteste” . Tous les jours vous dites “je t’aime” au pot correspondant et “je te déteste” au pot correspondant… et oh surprise, le pot “je t’aime” ne pourrit pas et le pot “je te déteste” pourrit

+ L'effet pygmalion à l'école :une attente positive ou négative concernant les capacités d'un élève se traduit par une modification du comportement de l'enseignant à son égard.

(référence à Pygmalion, sculpteur chypriote de l'Antiquité qui  a créé, d'après la légende, une statue de femme d'une telle beauté qu'il en est tombé amoureux. Ayant demandé aux dieux de donner vie à cette statue, la déesse Aphrodite l'a exaucé.)


+ FREUD : Le Surmoi (conscience morale) est ce qui vient censurer le désir. Il trouve sa satisfaction dans les rêves, lapsus et actes manqués.
Un désir, un pulsion non réalisés créent un trouble: du corps ( Anna O), de l'esprit ( Névrose, Psychose : perte du sens de la réalité)



BONUS  (plutôt pour les TL et TS)
VISION SCIENTIFIQUE DU DESIR

Court extrait du documentaire :BIOCHIMIE DU COUP DE FOUDRE, FRAGMENTS SCIENTIFIQUES DU DISCOURS AMOUREUX, Thierry Rollin 
Lorsque nous rencontrons une personne qui nous est désirable, la grande machine du corps humain se met au service de nos désirs et notre subconscient lui aussi nous envoie des messages.
Entre hormones, lecture des regards et des gestes,… nous interprétons des signaux qui peuvent nous amener jusqu’au coup de foudre, en voici la mécanique…





La science vient confirmer les propos désabusés d'un certain Schopenhauer.

L'amour ne s'est pas fait en un jour, c'est une longue histoire qui remonte à la nuit des temps, qui s'invente et se réinvente sans cesse. Il en existe tant de formes que le pluriel, en effet, s'impose. Après un premier chapitre sur les "amours animales", où la survie des espèces donne naissance à de fabuleuses adaptations, Jacques Attali et la journaliste Stéphanie Bonvicini nous parlent donc des amours humaines. 

Polyandre? Polygame? Homosexuel? Célibataire? Monogame? Tous les goûts sont dans la nature, et aussi dans la culture, si l'on en croit le dernier livre de l'intellectuel et touche-à-tout français Jacques Attali, qui retrace l'histoire des relations entre les hommes et les femmes à travers les âges dans un beau livre intitulé Amours, publié chez Fayard.
Bientôt la Saint-Valentin, les mésadaptés de la monogamie obligatoire et totale seront peut-être ravis d'apprendre que cette forme de couple est une sorte d'accident de l'histoire, un concept essentiellement introduit par le christianisme et défendu, tant bien que mal, et somme toute avec un succès très relatif, par l'Église.

L'auteur commence son périple au pays de l'amour par un survol des relations animales, où on apprend par exemple que la punaise, dont le mâle perfore le corps de sa partenaire n'importe où, pratique la copulation comme un sport extrême, avec semble-t-il quelque 200 rapports sexuels par jour, pour moitié homosexuels.

Chez l'homme, les formes les plus complexes d'union existent depuis les débuts de l'humanité et, dans ce tableau, la monogamie n'apparaît en effet que bien tard, avec les débuts du christianisme. En fait, écrit Attali, si l'on considère l'histoire de l'humanité, «seule une relation sexuelle entre une mère et ses fils est universellement réprouvée».

Puis vient le christianisme. «Nul au monde, avant lui, n'a prétendu imposer à l'espèce humaine tout entière une monogamie absolue, une fidélité totale, une relation irréversible. Nulle religion n'a prétendu gérer avec une aussi grande précision la vie sexuelle de chaque fidèle. Pour Paul et ses disciples, le sexe constitue un scandale, alors que, pour les religions précédentes, c'est le célibat qui est insupportable. [...] La monogamie prend, dès lors, une forme absolue: une seule femme, un seul homme, toute une vie, dans le refus de la sensualité et sous la surveillance tatillonne de Rome», écrit-il.

La polyandrie, par laquelle une femme est unie à plusieurs hommes, est présente en particulier dans un contexte de guerre, quand de nombreux hommes sont susceptibles de mourir au combat, pour assurer l'avenir de la famille et éviter que la femme ne devienne veuve. Sur l'ensemble de la planète, avance Attali, elle est encore pratiquée par 1 % de la population, entre autres au Ladakh, en Inde, pour éviter le morcellement des terres, alors que seul l'aîné des garçons est autorisé à se marier, partageant sa femme et sa terre avec ses frères cadets. Dans certaines tribus, comme chez les Canelas, en Amazonie, une femme enceinte «doit avoir un maximum d'amants, pour nourrir le foetus, bloquer le sang, s'occuper de l'enfant, lui apporter du gibier et le former aux rituels».

Une liberté surtout masculine

On le sait cependant, la polygynie de l'homme est infiniment plus répandue que son opposé, et même au XIXe siècle, alors que la vie des couples se libère, raconte Attali, l'adultère féminin est beaucoup plus sévèrement condamné que celui des hommes. Attali cite d'ailleurs une réponse qu'un vizir du grand Soliman musulman donne à un envoyé de Charles Quint qui lui reproche sa polygynie, réponse qui a été mise en poème par Ben-Abdoul-Kiba: «Je te permets de boire, permets-moi d'aimer.»

Encore en 1804, en France, l'homme a le droit d'être adultère et polygame si ses épouses ne vivent pas toutes sous le même toit, tandis que la polyandrie et l'adultère féminin sont interdits par le Code civil. En Chine, dès les premiers royaumes, la polygynie est précisément hiérarchisée. Un paysan est monogame, un noble a deux épouses, un officier en a trois, un seigneur fieffé en a neuf et un roi en a douze, en plus de ses concubines. Selon Attali, c'est de ces rivalités entre femmes que naît la première littérature amoureuse, qui fait vivre par procuration à ses lecteurs passions, séduction, érotisme.

L'amour romantique arrive d'ailleurs relativement tard dans l'histoire de l'Occident, et c'est étonnamment par l'entremise d'une secte religieuse des Balkans, les bogomiles, qui haïssaient la sexualité, que l'amour courtois fait son apparition. «Débarrassé de la sexualité, l'amour s'installe d'abord dans la poésie des troubadours qui parcourent les châteaux des pays de langue d'oc, influencés, disent certains, par les cathares. Pour eux comme pour les cathares, le fin'amor ne doit jamais être physique et finit nécessairement de façon tragique», écrit Attali.


Dans un contexte où la sensualité est interdite et où même «s'aimer n'est jamais un sujet de conversation, le carnaval et désormais la Saint-Valentin sont l'occasion de libérations érotiques».

Reste que la liberté, voire le libertinage, n'a pas tardé à reprendre ses droits, entre autres en littérature, avec le marquis de Sade et Casanova en tête. À la fin du XVIIIe siècle, à Paris, écrit Attali, 30 % des naissances sont illégitimes. Dans un plaidoyer pour le divorce en France au XIXe siècle, Hippolyte Adolphe Taine écrit: «On s'étudie trois semaines; on s'aime trois mois; on se dispute trois ans; on se tolère trente ans: et les enfants recommencent.»

Le mariage économique

La monogamie, qui a été pratiquée tout au moins de façon provisoire partout sur terre, a cependant l'avantage de préserver l'équilibre des sexes, hommes et femmes étant à peu près aussi nombreux. Elle est aussi souvent largement affaire d'économie et trouve parfaitement sa place dans un contexte de capitalisme et d'obsession de l'épargne.

«Presque partout — aujourd'hui encore sur une large partie de la surface du globe — le mariage monogame n'est pas une histoire d'amour. Il est l'union de deux familles pour protéger des terres ou pour les réunir, et les époux n'ont pas leur mot à dire», écrit l'auteur.

La révolution d'aujourd'hui tient d'ailleurs du fait que «le droit à l'amour devient la première revendication véritablement planétaire», ajoute-t-il. Paradoxalement, les nouvelles techniques de reproduction permettent d'envisager l'humanité sous un jour entièrement nouveau, «pour en finir, peut-être, un jour, avec le besoin de l'Autre. Et donc avec l'Amour», écrit Attali, qui présente par conséquent son livre sur l'amour comme une «histoire merveilleuse et menacée».

http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/3548550001/jacques-attali-stephanie-bonvicini-amours-histoire-des-relations-entre-les-hommes-et-les-femmes.fr.html








  
BONUS POUR LES TL

UNE TRADITION QUI A PERDURE











 DESIR ET BONHEUR
ANALYSE Desperate Housewives
Un générique intelligent qui convoque des références artistiques, religieuses, traditionnelles, morales, mythologique (l'emblème de la Pomme).
















Le bonheur fait un malheur ! Dans les films, les livres, les doctes travaux des économistes, il n’est plus question que de lui ; lubie joyeuse d’une époque qui l’est beaucoup moins. Le 10 novembre, Nicolas Sarkozy salue la contribution de Dany Boon au "bonheur national brut" au moment d’épingler sur le veston du réalisateur de Bienvenue chez les Ch’tis l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur. Deux mois auparavant, le Prix Nobel Joseph Stiglitz livre au même Nicolas Sarkozy un rapport prônant l’introduction de critères de bonheur -le salaire, l’accès aux soins, la scolarité des enfants...- dans le calcul de la richesse nationale. 
 Dans les librairies, c’est tout bonnement l’extase :
  •  le Britannique Mark Kingwell nous invite A la poursuite du bonheur (Bayard) ;
  • Matthieu Ricard lance un Plaidoyer pour le bonheur (Nil Editions).
  •  Nous baignons en pleine Euphorie perpétuelle (Seuil), ironise le philosophe Pascal Bruckner.
"Le bonheur, c'est tout ce qui arrive entre deux emmerdements" a dit un sage anonyme.
Voltaire formule la même idée un peu différemment :" le bonheur n'existe pas, il n'existe que des instants de bonheur".

Qu’est-ce qui nous rend heureux ? Abyssale question philosophique, dont la réponse est toujours un peu le reflet de l’époque à laquelle on la pose.
  •  Pour les Anciens, la clé résidait dans une vie bonne et vertueuse, à l’unisson du cosmos. 
  • Le christianisme fit de la béatitude un mets de choix à déguster ad patrem (au royaume des morts). 
  • La Révolution ramena le paradis sur terre, associant la félicité individuelle à l’idéal politique de liberté et d’égalité. Pour les libertins du XIIIe siècle, elle devint synonyme de délices et d’ivresse.
  •  Les esprits forts du XIXe siècle la brandirent comme un droit à arracher aux griffes des Eglises, des partis et des institutions... Puis vint la Seconde Guerre mondiale.
"La question du bonheur telle que nous la concevons aujourd’hui, d’un point de vue personnel, est apparue dans les années 1950, rappelle Pascal Bruckner, qui vient de publier Le Paradoxe amoureux (Seuil).
  • Elle est liée aux progrès de l’individualisme et à la mutation du capitalisme, qui a fait de nos pulsions, et non plus du travail, le moteur de la croissance." Passons sur l’hédonisme sauvage des années hippies et sur son fameux "Jouir sans entraves". A l’orée du troisième millénaire, nous voici rendus au "devoir de béatitude" : chacun est tenu d’être heureux, puisque nous avons désormais le choix. Le choix de tracer notre chemin, de quitter un conjoint qu’on n’aime plus pour reformer une famille ailleurs, de plaquer un boulot éreintant pour aller vivre aux champs. Enivrante richesse qui pèse toutefois comme un vêtement trop lourd si l’aventure échoue. Etre heureux aujourd’hui, c’est savoir que s’ouvre devant nous l’espace de tous les possibles, comme dirait Michel Houellebecq, oracle de la postmodernité.
Première mise en garde : le Bonheur est une notion bien vague, telle une eau qui épouse toutes les formes, mais qu'aucune forme n'épuise.
Il faudrait commencer par distinguer 
  • les moments de bien-être ( séance de repos sur une plage, soirée de fête en famille etc); 
  • les phases intenses d'euphorie (celle du lycéen qui vient de réussir son bac, parents après la naissance de bébé), et 
  • les périodes plus longues de sérénité ( couler des jours paisibles en cultivant son jardin ou mener une vie trépidante en réalisant sa passion).
S' il existe, il semble que le bonheur doit être durable. Connaître une grande et longue histoire d'amour, faire un travail épanouissant : voilà qui devrait apporté un bien être stable, à défaut d'être éternel.

Car malheureusement, rien n'est éternel. Il est écrit dans le TAO-TÔ-KING :"le malheur marche au bras du bonheur, le bonheur couche au pied du malheur"
Il est évident que le bonheur apporté par un grand amour, celui de toute une vie  disparaîtra avec la personne aimée. Et le malheur sera à la mesure du bonheur d'antan. Si donc le bonheur éternel n'existe pas, admettons tout de même qu'il y a des vies plus réussies que d'autres. Cherchons à savoir à quelle condition.

Les humains seraient programmés pour le malheur.

"Pourquoi est-il si difficile d'être heureux?" (Why it's so hard to be happy?), en mars 2007, le psychologue Michael Wiederman pose la question directement dans un article remarqué du magazine Scientific American Mind.
Le point de départ est un constat navrant : la croissance continue des décénnies précédentes n'a pas apporté aux USA une notable amélioration dans le niveau de satisfaction de la population. 
Tout se passe comme s'il y avait une inaptitude des gens au bonheur. Il avance alors une hypothèse issue de la psychologie évolutionniste, selon laquelle l'être humain ne serait pas programmé pour être heureux.
Tout viendrait d'un lourd héritage de l'évolution : dans la nature, l'angoisse et l'inquiétude sont une condition de survie. Regardez les animaux tels que les moineaux, les gazelles ou les rats, toujours menacés par un prédateur : ils sont inquiets, toujours sur le qui-vive, à guetter un prédateur, une menace sourde venue d'on ne sait où et qui pourrait s'abattre sur eux!
Autrement dit, la peur et l'angoisse sont inscrites au coeur du psychisme de la plupart des espèces animales. Et l'angoisse fondamentale dont parlent philosophes et psychanalyste n'est sans doute pas un trait spécifiquement humain.
Si homo erectus avait été trop "cool" (autrement dit si il avait été lycéen!) il n'aurait pas survécu face aux dangers : les prédateurs, les accidents, les ennemis de toute sortes. L'inquiétude originelle, cette préoccupation dont parle Heidegger, est inscrite dans le patrimoine génétique de la plupart des espèces animales. On peut dire qu'elle est d'ailleurs renforcée chez l'humain par sa capacité de se projeter dans l'avenir, de se soucier de l'avenir. Tout cela ne nous prédispose pas à une douce quiétude.
Bref, les humains ont hérité d'une nature anxieuse. C'est peut être cela qui explique notre goût immodéré pour les mauvaises nouvelles. "Nous avons hérité d'une tendance à relever les choses négatives plutôt que positives"  écrit Michael W. Nous nous intéressons plus aux évènements négatifs qu'aux positifs ( les chaines info telles que itélé, Bfm ou lci l'ont bien compris). La presse et la télévision nous abreuvent de mauvaises nouvelles : accidents, attentats, guerres, chômages. Les médias ne parlent pas du monde ne général, mais du monde qui va mal . Nul doute que si les bonnes nouvelles faisaient monter les scores d'audiences, les médias regorgeraient d'informations positives : sur les entreprises qui se créent (plutôt que celles qui se ferment), sur les guérissons et les success stories, sur les accords de paix....or, le goût pour le morbide est une condition de survie: il nous rend sensible aux dangers et attire notre attention sur les risques et les menaces!
  • une mère qui ne serait pas inquiète pour ses enfants les protègeraient beaucoup moins
  • celui qui ne connaîtrait pas une petite dose d'angoisse face à son avenir, serait inapte à la vie sociale : il dépenserait toutes ses économies sur un coup de tête, prendrait des risques inconsidérés. 
  • l'insouciance n'est pas le propre de l'homme, et une société de gens heureux ne serait sans doute pas viable!

De quoi est fait le bonheur des hommes?

Ce n'est pas seulement une question de philosophie, c'est celle que posent aujourd'hui des économistes qui sont même jusqu'à proposer des méthodes d'évaluation du bonheur de leurs contemporains.
Le produit intérieur brut? PIB disiez-vous? dépassé! on parle désormais de BNB soit de BONHEUR NATIONAL BRUT : l'indice des prix devient l'indice de bonheur et passionne les économistes, promptes à rappeler que l'économie était au XIXe S la "science du bonheur" et que Jérémy Bentham, plaçait déjà le bonheur au coeur de sa pensée utilitariste.
Une telle tentative de mesure du bonheur national prête à sourire, surtout si 'lon mesure la difficulté qu'il y a à le définir au niveau individuel. Mais avant de sourire, reconnaissons au moins la bonne nouvelle: voici enfin des économistes qui s'intéressent à autre chose qu'à la croissance, à la production et qui intègrent dans leurs réflexions, voire dans leurs calculs, des données comme le
  • bien-être
  • la qualité de l'environnement
  • l'éducation
  • lien social.
Force est de constater qu'au cours des 50 dernières années, le PIB des pays occidentaux a progressé en même temps que le nombre de suicides, de crimes et de dépressions.
Aux Usa ou au Royaume-Uni, le niveau de vie réel a doublé, tandis que stagnait la proportion de personnes se disant heureuses.
Paradoxe!
Les habitants des pays pauvres se déclarent aussi heureux que ceux des pays riches, les besoins étant de fait relatifs, dépendant du niveau de vie moyen. A partir d'un certain seuil de développement l'argent ne fait plus le bonheur, la qualité de la vie sociale et de l'environnement ayant, par exemple, un impact plus durable sur la satisfaction qu'une augmentation de salaire!
Il faut savoir que le BNB est une invention bhoutanaise. Le roi de ce minuscule pays collé à la Chine en a fait, dès les années 1980, le but du développement de son pays, en usant de critères assez flous que
  • l'harmonie avec la nature
  • l'équité
  • ou la qualité du gouvernement
Le BIB repose sur les quatre principes fondamentaux auxquels le gouvernement du Bhoutan attache une part égale:
  • Croissance et développement économique ;
  • Conservation et promotion de la culture ;
  • Sauvegarde de l'environnement et utilisation durable des ressources ;
  • Bonne gouvernance responsable.

  •  Un très joli reportage suite à un voyage dans le superbe pays du Bonheur National Brut : le Bhoutan

Accroître la satisfaction vitale plutôt que cette pseudo richesse basée sur cet autre étalon abstrait et fluctuant, le dollar. Une philosophie respectueuse des valeurs humaines qui ne base pas tout sur la course à la productivité. Le slogan « travailler plus… » n’a pas cours avec cette philosophie, ce serait même le contraire qui ferait monter le BIB.
Une utopie ? Bien sûr mais ne serait-elle pas préférable à la poursuite d’une politique qui, même si elle réussit, va nous mener dans le mur de l’épuisement de la planète.


  • CERTAINS SONT TOUT DE MEME PLUS HEUREUX QUE D'AUTRES 
 Mais l'angoisse fondamentale ne pèse pas sur tous de la même façon. De même qu'il y a des personnalités anxieuses, dépressives ou mélancoliques, d'autres semblent au contraire être prédisposées au bonheur.
On en connait tous : ce sont les optimistes, les gens "positifs", qui prennent la vie du bon côté, ceux qui secrètent de la bonne humeur en toutes circonstances et sur qui le stress semble avoir peu de prise.
Les épreuves de la vie ne semblent pas avoir le même effet sur tout le monde.
On appelle "résilients" les personnes qui réussissent à surmonter de terribles traumatismes sans grave dommage psychologique.
  • Souvenez-vous nous avions vu le principe de résilience, repris par le psychiatre Boris Cyrulnik qui leur a consacré une trilogie : Les vilains petits canards 2001, Un merveilleux malheur 2002, Le murmure des fantômes 2005.
Prenons le cas de PATRICK SEGAL
Ce jeune homme était beau, sportif, épanoui et débordant d'énergie, en 1972, il se blesse accidentellement à la colonne vertébrale à 24 ans et ne peut désormais se déplacer qu'en fauteuil roulant. L'année suivante, il décide de partir faire le tour du monde en fauteuil. Puis il publie le récit de son périple : l'homme qui marchait dans sa tête (1983), devenu un best-seller. Sur les photos, dans les interviews, on le voit toujours souriant, épanoui, débordant de projets et d'énergie et diffusant autour de lui son bonheur de vivre.
Y aurait-il des gens naturellement doués   pour le bonheur?
Du point de vue scientifique, certaines données neurobiologiques  semblent le confirmer. La sérotonine, 5-HT) est un neuromédiateur naturel, qui joue un grand rôle dans le sentiment de bien-être. La sérotonine, naturellement produite par l'organisme, agit comme un euphorisant.
Plus on en produit, plus on se sent bien, actif, en forme, ouvert au monde.
Inversement, un déficit de sérotonine est associé à une tendance dépressive.
La sécrétion, la production de sérotonine dépend en partie des évènements qui nous arrivent: une bonne surprise et son taux de production se met à grimper, une mauvaise nouvelle, et il chute.
Mais notre dose dépend aussi de facteurs génétiques. Il existe des personnes qui sont de gros porteurs de sérotonine, d'autres qui sont des petits porteurs. Et leur rapport au monde s "en ressent. Les uns sont d'éternels optimistes, les autres toujours un peu tristes et inquiets, même quand tout va bien.
Le professeur  DAVID LYKKEN, l'un des plus grands spécialistes de la génétique du comportement a tenté de prouver l'existence d'une "aptitude innée au bonheur" par la méthode des jumeaux (méthode qui consiste à comparer l'état de bien-être de jumeaux monozygotes (ayant le même capital génétique) élevés dans les milieux différents (suite à des adoptions). Ses résultats montrent que des jumeaux monozygotes, bien qu'élevés dans des milieux différents et ayant connu des trajectoires de vie assez différentes, restent proches quant à leur niveau de satisfaction par rapport à leur vie. Cela ne signifie pas qu'il existe un gène "du bonheur", mais tout de même une certaine prédisposition. C'est injuste mais c'est ainsi : il semblent que certaines personnes naissent avec " un capital bonheur" supérieur aux autres!


L'ARGENT FAIT-IL LE BONHEUR?
"L'argent ne fait pas le bonheur", affirme le vieil adage. Alors " rendez-le" rétorquait Jule Renard, jamais avare d'un bon mot (Journal,1906)
Souvenez-vous :

ACTU | 18 novembre 2008


Benoît Poelvoorde en psychiatrie, à sa demande


Par A.D. (avec source AFP)


L'acteur belge, qui a percuté dimanche soir des voitures à l'arrêt à Namur, a été transféré dans un service hospitalier psychiatrique

«C’est au moment d’Astérix que la dépression est montée. J’étais pris de panique, de crises de tétanie». Benoît Poelvoorde va mal. L’acteur belge, qui confiait son mal-être à «Libération» en décembre dernier, a été interné hier lundi, à sa demande, dans l’unité psychiatrique de l’hôpital de Namur, sa ville natale.

L’hôpital psychiatrique, Poelvoorde connaît. Il y a déjà fait un séjour: «Un ami producteur m’a fait hospitaliser quand j’en ai été à boire matin, midi et soir. Les angoisses devenaient trop fortes. A l’hôpital, on fait peinture, macramé, atelier de dessin, on flotte toute la journée à cause des médicaments, on voit des psys qui ne servent pas à grand-chose.»

Après avoir embouti trois voitures en stationnement derrière le casino de Namur dimanche soir, l’acteur de 44 ans a été emmené au poste et interrogé. Il a alors été pris d’une crise de panique et aurait, selon RTL Belgique, demandé à voir un médecin. Selon le parquet, «il n’était pas en état de conduire, d’une grande nervosité, sous l’influence de substances non identifiées». Un test d’alcoolémie a révélé un taux de 1,42 gramme d’alcool par litre de sang. En Belgique, le taux toléré est de 0,5 gramme.

Dépression

Poelvoorde a présenté un certificat médical attestant qu’il avait pris des anxiolytiques, parce qu’il traversait, de son propre aveu, une profonde dépression. Ce qu’il ne niait nullement l’an passé: «La dépression, c’est la perte de l’estime de soi. C’est à cause des insomnies que je me suis retrouvé noctambule, et donc à boire - comme ça on dort jusqu’à midi, et les angoisses attendent jusque-là. Vient le moment où ni l’alcool ni les anxiolytiques n’y font rien».

Au mois d’avril dernier, il avait déjà été condamné par un tribunal de Namur pour conduite en état d’ébriété, après avoir percuté en 2007 la façade d’une maison avec son 4x4.


Benoït Poelvoorde fait-il partie de ces clowns tristes? au delà des formules  canoniques et des bons mots, que sait-on exactement des liens entre argent et bonheur?
La fortune est- elle vraiment à la hauteur des espoirs qu'elle suscite? il est aujourd'hui possible de répondre à ces questions. On dispose de tout un arsenal de recherches : sur l'état moral et psychologique des gens riches, sur les relations entre le niveau de revenus et le taux de bien-être. Voici ce que nous apprennent ces études.
 Jack Whittaker , un américain de 55ans, s'est arrêté un jour de décembre 2002 dans le supermarché de la petite ville de Hurricane pour se payer un sandwich. Au passage, il en profita pour acheter un bille de loterie. Le 26 décembre, le tirage lui attribuait le plus gros gain jamais réalisé dans toute l'histoire des jeux d'argent : 315 millions de dollars!!!!



Deux ans plus tard, Jack faisait de nouveau la une des journaux, mais pour de tout autres raisons. D 'abord comme victime: il s'était fait dérober une grosse somme de liquide qu'il gardait dans sa voiture  après avoir été drogué par ses fréquentations peu scrupuleuses (on apprit à l'occasion qu'il était devenu coutumier des casinos, clubs de strip-tease et sex-shops). Puis il fut impliqué dans quelques délits : conduite en état d'ivresse, agression contre une barmaid. Enfin la tragédie s'abat sur sa famille. En 2005, sa petite fille Brandi est retrouvée morte d'overdose. Un an plus tôt, c'était le petit ami de Brandi qui avait été retrouvé mort dans sa propre maison.

Regardez les déboires de Madame Bettancourt!
Les déboires des gens riches ont quelque chose de rassurant.

La journaliste Thayer Cheatham Willis a recueilli de nombreux récits sur le Côté sombre de la richesse, 2003. Elle y décrit ainsi le cas de Sam, un jeune américain de l'illinois, à 21 ans, il héritait de l'immense fortune familiale, le mettant à l'abri du besoin pour le reste de ses jours. Oui mais voilà : Sam rêvait depuis son adolescence de devenir un grand écrivain ou un journaliste célèbre. Que lui a apporté la fortune? Tout ce qu'il voulait.... sauf de réaliser son voeu le plus cher : devenir un grand écrivain. Car le talent ne s'achète pas. Ces histoires individuelles ne sont pas forcément significatives; elles relèvent du discours de compensation. Pour savoir ce qu'il en est du bonheur des nouveaux riches, il faut dépasser les anecdotes et se pencher sur des données statistiques.

LE MIRAGE DU BONHEUR ETERNEL 
Dans une étude ancienne, 1978, des psychologues avaient surpris en annonçant, statistiques à l'appui, que les gagnants au loto n'étaient pas plus heureux que les individus normaux. Et les gens "normaux' n'étaient eux-memes gu-re plus heureux que des paraplégiques! L'originalité de cette enquête avait été d'interroger les gens plusieurs années après qu'ils aient, pour les uns, gagné de très grosses sommes au loto et, pour d'autres, après avoir eu un accident les ayant cloués sur un fauteuil roulant.

Premier constat : pour les gagnants du loto, l'argent qui coule à flot apporte les premiers temps une réelle satisfaction, mais celle-ci s'estompe assez rapidement. Le bonheur de changer de condition est en effet soumis à un double processus d'érosion. Celui du temps d'abord. Un exemple simple aide à la faire comprendre  


Réussir le bac procure au lycéen un intense bonheur le jour du résultat, un peu moins les semaines suivantes. Les mois et les années passant , le fait d'être bachelier ne peut plus vous rendre heureux. De même le plaisir procuré par l'argent ( confort, rencontres) tient à la nouveauté des plaisirs qu'il procure. Mais leur renouvellement quotidien finit aussi par lasser. On est heureux de retrouver ses amis lors d'une fête,  on savoure le fait de manger dans un grand restaurant ou d'acheter des cadeaux pour ses parents. Mais si cela devait se reproduire tous les jours, l'ennui et l'indifférence s'installeraient bien vite. Les psychologues nomment ce phénomène 'lhabituation".

Le second facteur d'érosion du bonheur est encore plus implacable : la réalité n'épouse jamais nos rêves. Lorsqu'on se projette dans l'avenir pour imaginer une vie meilleure, on survalorise les plaisirs en gommant les désagréments. 
  • Le pauvre se voit riche : il pense que tous ses problèmes seront enfin résolus. Il pourra manger tous les jours à sa faim, assurer un avenir à sa famille et ses enfants, pourra prendre ses vacances et conduire une voiture, etc
  • l'adolescent se voit adulte : il gagnera de l'argent sera indépendant et libéré de la tutelle des parents et des professeurs : enfin libre!!!!
  • le salarié las de son travail, rêve d'une année sabbatique : il pourra écrire enfin le roman dont il rêve, assis à une terrasse dans la campagne. 
 MAIS AUCUN NE VOIT LES PROBLEMES NOUVEAUX QUI NE MANQUERONT PAS D APPARAITRE.
La richesse ne permet pas d'acheter l'amitié : tout juste une cour de parasites. ( CF affaire Bettancourt  )
La quiétude alors? on se voit sur un yacht, longeant un lagon sur une eau bleu emeraude... mais on oublie les coups de soleil, les moustiques, le vent qui souffle un peu trop fort, l'ennui qui s'installe, l'envie de faire autre chose.... Ecrire un livre? faire un film? S'épanouir dans une activité créatrice? rencontrer un grand amour? Mais les années passent et vous n'avez pas forcément rencontré la personne de votre vie ou réalisé le projet qui vous passionne . Carl a richesse ne donne ni le talent, ni la jeunesse, ni la joie de vivre. ¨Pour un peu, vous en viendriez à vous lassez du luxe et à rêver avec nostalgie des joies simples du passé: les années de bohème, les fous rires avec les amis; les premiers baisers...

   Oscar Wilde :"il y a deux drames dans la vie, celui de ne pas obtenir ce que l'on désire, et celui de l'obtenir".

Ce décalage entre le bonheur attendu et le bonheur effectif provient d'une erreur de perspective. Lorsqu'on anticipe sur le bonheur supposé des gagnants du loto, on confond la joie qui vous envahit sur le moment et la situation sur long terme. La bonne nouvelle, c'est que le désespoir lui aussi ne perdure pas. Les victimes d'accident de la route doivent savoir qu'avec le temps, la plupart s'adaptent et retrouvent leur niveau de satisfaction d'antan. 

ALORS QU'EST CE QUI REND HEUREUX?

Le cocktail du bonheur
 Existe-t-il un cocktail miracle pour être heureux ?
La famille, le couple, le travail, l’argent... de nombreux éléments pèsent dans la balance du bonheur.
  • La santé
"Les neuf dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir", écrivait Schopenhauer. Condition sine qua none du bien-être, richesse sans laquelle il est difficile d’apprécier tout le reste, la santé s’affiche comme une valeur phare pour les Français : aux yeux d’un tiers d’entre eux, avoir "une meilleure santé" serait ainsi la garantie d’être plus heureux (sondage CSA/Le Parisien/Aujourd’hui en France de novembre 2008). Bonne nouvelle : la proportion de sondés à s’estimer biens portants est en augmentation (27% en 2008 contre 21% en 1981) tandis que le pourcentage de ceux qui se jugent mal en point stagne autour de 10%.

  • Le couple
Peut-on être heureux tout seul ? Apparemment, non. L’isolement affectif est en effet un facteur de risque dans les épisodes dépressifs. Une enquête de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a montré que les personnes les moins exposées à la dépression sont celles qui vivent en couple et, a fortiori, celles qui sont mariées. Qui plus est, le risque se révèle entre 1,5 et 2,4 fois plus élevé pour un célibataire que pour une personne mariée. Un argument de plus en faveur des sites de rencontres ?

  • La famille
Associée aux notions d’amour, de solidarité, de soutien et de sécurité, la famille est une valeur qui fait l’unanimité. Un sondage TNS Sofres de juin 2008 a prouvé que 43% des Français, elle est également synonyme de bonheur. Cette définition varie toutefois fortement selon l’âge de l’interviewé (34% des 15-24 ans et 48% des 35-49 ans) ainsi qu’en fonction de la région. Les Franciliens et les Picards sont bien en-dessous de la moyenne tandis que les Bas-Normands culminent à 53%. Dans le sud-ouest, la taille traditionnellement réduite des familles offre une piste d’explication. Quant aux véritables fanas de leur famille, ils sont à chercher du côté de la Franche-Comté.

  • Les amis
Chouchoutez votre entourage, il vous le rendra bien. Car la joie de vivre est contagieuse. Une étude américaine portant sur plus de 5000 personnes a montré que, lorsqu’un quelqu’un devient heureux, l’un de ses amis vivant à proximité a 25% de chance de l’être à son tour ; pour l’un de ses frères ou soeurs, la probabilité atteint 14% et pour le conjoint, 8%. La palme de "l’effet bonheur" revient au voisin de palier, puisque celui-ci a 34% de chance de connaître la béatitude. On parie que vous ne regarderez plus jamais vos voisins de la même façon.

  • Le travail
On ne sait pas si le travail, c’est réellement la santé, mais en tout cas, il contribue grandement à la félicité. Source d’épanouissement personnel et de sécurité, l’emploi est également vécu comme un plaisir pour 27% des Français (baromètre Accor Services-Ipsos de 2005). Au total, 40% des travailleurs hexagonaux se déclarent "souvent" heureux au travail. D’après une enquête d’août 2009 du site Monster France, seuls trois salariés interrogés sur dix quitteraient leur emploi pour partir en "vacances à durée indéterminée" s’ils gagnaient au Loto. C’est dire.

  • L’argent
Le célèbre proverbe a du plomb dans l’aile, surtout en France : selon une enquête européenne (Ifop, juin 2008), six Français sur dix déclarent manquer d’argent "pour être tout à fait heureux". Très loin devant l’amour, du temps libre, du travail et des amis. Pour booster son capital bonheur, mieux vaut toutefois consacrer cet argent aux autres. Des chercheurs américains ont interrogé des employés d’une entreprise de Boston, les questionnant sur leur niveau de bonheur un mois avant et quelques semaines après que chacun a reçu une prime d’intéressement. Verdict : ceux qui ont été généreux se sont avérés les plus heureux ( cf bill gates)
 

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